Et oui, encore un billet en rapport avec notre société… Mais il n’y a pas d’infos intéressantes sur la toile, donc pour ne pas laisser le blog en rade, je vous propose aujourd’hui un petit speech vraiment intéressant.
Il s’agit donc d’un petit montage du podcast de l’émission La bande à Bonnaud. Pendant une demie heure, Jean Ziegler parle librement et clairement de sujets en rapport avec un documentaire tiré de son livre « We feed the World« . Ca commence par un clin d’oeil rigolo pour enchaîner sur les points importants.
Ce qu’on peut y entendre ?
- Les produits OGM et le fait qu’il suffit juste de ne pas les acheter, en masse, pour handicaper les grands comme Monzanto
- Un exemple écoeurant relatant comment l’état major de Nestlé, en un jour, a diminué d’un facteur 3 le prix d’achat au kilo du grain de café (achetez commerce équitable !) et ainsi a mis dans la merde (c’est le mot) des milliers de familles
- Le problème du Soja cultivé dans la forêt Amazonienne, au Brésil, mais qui cache autrement le soucis de la dette du pays
- L’éternel problème des subventions aux agriculteurs
- Et autres !
Là dedans, rien de politique, mais une seule intervention vraiment bien, à mon goût, de Jean Ziegler. Ca vaut sérieusement le coup de l’écouter pour se rendre davantage compte de tous ces problèmes dans notre monde. C’est très compliqué tout ça…. mais à savoir !
Durée : 30 minutes
Bonjour, Monsieur l’Homme Vert !
Bonjour, Petit d’Homme ! Mais tu trembles, pourquoi ?
C’est mon aspect qui te fait peur !
Non, elle est plutôt chouette, ta couleur ! J’ai peur de moi, c’est de moi dont j’ai peur.
De toi ? Mais je ne comprends pas ? Pourquoi ?
Tu vois, Enfant, on m’a assis sur le Manège Enchanté de la Vie, c’était Merveilleux !
Dans cet élan de joie collective, j’ai cru pouvoir m’élever, grandir et toucher le ciel, soulevé par une sensation forte de Liberté. Mais rapidement, la machine s’est emballée, elle s’est mise à tourner de plus en plus vite, trop vite, mes rêves avec les rires des enfants, viennent de s’envoler.
Mais, c’est de l’Espoir dont tu parles, tu l’as donc perdu Petit d’Homme ?
Oh non ! C’est pire, je me suis résigné comme le reste du monde à accepter l’inacceptable ! Mais tu ne connais pas la Vie, Monsieur l’Homme Vert !
Mais si bien sûr, mais plus celle dont tu me parles.
Elle est comment la tienne ? Raconte-moi.
Vois-tu Petit d’Homme, il y a très longtemps, nous étions tout comme vous, obéissant à cette spirale infernale qui consistait à développer une frénésie de la consommation, en créant un surcroît de production inutile, incontrôlée et injustement répartie, provoquant des disparités, lourdes de conséquences entre les différents peuples. Mais en plus, comme si cela ne suffisait pas, ce type de production non organisée, ne cessait d’épuiser nos richesses naturelles. Bref, nous nous acharnions à dépouiller notre Planète Verte, afin d’accroître considérablement des capitaux financiers. L’argent était devenu, pour nous tous hystériques, notre principale motivation, l’importance que nous lui accordions était à la mesure, de notre peur d’en manquer. Les riches devenaient de plus en plus inquiets, et donc surprotégés pour défendre leurs intérêts face à des pauvres de plus en plus rejetés, et souvent rendu coupables de leur sort pour soulager notre conscience à tous. En supprimant cet argent, nous avons éliminé ses effets pervers, comme l’exploitation des hommes par les hommes, ce procédé d’un autre temps que notre monde barbare, dit «civilisé», savait utiliser en s’octroyant de la main d’œuvre à bas prix.
Eh oui ! Au 21ème siècle, Petit d’Homme l’esclavage existe encore dans votre monde, on parle de l’esclavage «moderne», mais moi je ne vois rien de moderne dans tout cela.
Jusqu’au jour où l’Homme Vert a ressenti la nécessité de changer radicalement son modèle de vie, l’ayant pressentie comme nécessaire, afin de mettre un terme à une situation incohérente, devenue de plus en plus incontrôlable et fatalement dangereuse.
Et c’est à ce moment là, Petit d’Homme, qu’une Société digne de ce nom, s’est imposée à nous.
La Société Futuriste, dont tout le monde rêve, était enfin là, donnant naissance à l’Homme Moderne, que je suis devenu. Civilisée, généreuse, rassurante, elle se devait d’être au service des hommes, afin qu’ils la comprennent et l’acceptent.
Mais qu’elle est donc cette société, comprise et acceptée de tous ? Est-elle encore possible ?
Bien sûr, Petit d’Homme, mais le plus tôt, serait le mieux, car si vous ne cessez pas rapidement d’infliger de profondes blessures, parfois irréversibles à la Nature, celle-ci se chargera de reprendre ses droits. Après vous avoir honorés de ses charmes, elle se vengera de vous tous, et comme une femme trompée, laissera exploser sa colère, une colère à la mesure de sa Beauté.
Mais Petit d’Homme, te voilà bien curieux tout à coup, tout n’est donc pas perdu. Alors écoute bien ce message jusqu’au bout, pour comprendre nos modes de vies, si exceptionnels, que je ne me lasserais pas de te d’écrire, mais comme les pièces d’un puzzle, ce ne sera qu’une fois l’assemblage terminé que tu pourras juger de ma ferveur.
Ce nouveau concept de société, en phase avec son temps, moderne à la fois par sa simplicité, son originalité et son efficacité, nous apporte à tous, une qualité de vie inestimable, tout en préservant notre environnement.
Voici comment vit l’homme dans cette civilisation moderne :
• l’homme moderne gagne en liberté, pour un travail qu’il n’exerce qu’à mi-temps, peut-être moins, et pour la plupart d’entre nous, tout à proximité de son domicile, limitant considérablement des déplacements, dangereux et pollueurs, où les hommes perdaient un temps si précieux, dans d’interminables bouchons, dus à un trafic routier, rendu de plus en plus dense.
• il occupe un logement spacieux, esthétique, écologique, truffé de nos dernières inventions technologiques, situé dans un environnement sain, avec ses parcs entretenus, respectés, proposant toutes sortes d’activités ludiques, et où, seuls les véhicules électriques, de type écologique sont mis à la disposition en libre-service, pour d’éventuels utilisateurs.
• la porte de son domicile peut rester ouverte, l’insécurité n’existe plus, car tout le monde profite de tout, mais ne possède rien de matériel. Il peut facilement échanger son appartement avec une autre famille, pour connaître une nouvelle région, un autre pays, où un travail, équivalent lui sera proposé.
• il en a fini aussi avec le souci permanent des corvées quotidiennes, et gagne encore du temps en profitant des nombreux services à la personne, qui lui sont offerts, il ne fait plus le ménage, le lavage, le repassage, la cuisine, les courses, pris en charges par ceux qui en ont fait leur profession.
• professionnels aussi nos centres de beauté et de couture, chargeaient de la tête au pied de notre look.
• comme l’homme moderne, dispose de plus de temps, il peut partager ses longs moments de loisirs avec sa famille et ses amis, dont la liste ne cesse d’augmenter.
Cette société a donc gagné son pari : il est possible pour chaque individu de la planète de vivre, intensément, passionnément, confortablement, et tranquillement dans un environnement respecté car respectable. L’homme a gagné en qualité de vie, tout en protégeant son environnement, la préoccupation majeure de tous nos différents secteurs de production.
La solution préconisée a été la collectivisation des moyens de production et d’échange, organisant un nouvel ordre mondial, social, juste car égalitaire, dirigé et mis en place par les hommes et pour les hommes.
En supprimant, le nombre incalculable de tous les secteurs d’activités, liés directement ou indirectement à l’argent, notre société a pu récupérer, cet énorme potentiel humain pour le réinvestir dans d’autres domaines de productions et de services, moins nombreux, mais particulièrement utiles, de grande qualité et essentiels à tous. Cette mesure a permis aussi de stopper l’énorme gaspillage que provoquent ses activités stériles, comme par exemple l’utilisation intensive et surtout inutile de papier, et la fabrication de mobilier, responsables de la déforestation, avec des conséquences directes et dramatiques : sur la réduction et la disparition de l’habitat de nombreuses espèces animales, mais également sur la destruction irréversible de la biosphère, la forêt étant le poumon du monde.
Le bon fonctionnement de notre société s’appuie sur la différence intellectuelle des hommes, qui loin de poser un problème, contribue par sa diversité à la progression et l’évolution de nos connaissances dans les différents domaines de nos activités : l’intelligence et la compétence humaine, enfin mises en avant pour notre bien être. Cependant, n’ayant pas tous la même soif d’apprendre, ni la même facilité notre domaine d’activité, à la gestion pyramidale, accueille les hommes à la hauteur correspondant à ses propres connaissances et compétences. Plus l’individu acquiert de savoir, plus il peut et veut porter ses connaissances et son savoir-faire au sommet de la pyramide.
Tu vois Petit d’Homme, ces notions de partage et d’égalité, sont d’autant plus importantes, qu’elles permettent de soulager nos propres inégalités naturelles, parfois cruelles, qu’elles sont les seules à engendrer la liberté et la solidarité. Sans elles, il ne peut exister de justice dans ce monde, et un monde sans justice, n’est pas en droit d’imposer ses lois.
Nous avons donc procédé à des votes libres, afin de déterminer et d’asseoir au faîte, les personnes les plus douées et les plus compétentes, pour faire évoluer ces différents secteurs.
Nous sommes tous voisins et habitons tous la même maison, le Toit du Monde, qui est notre seul refuge, par conséquent nous lui devons le plus grand respect. A partir de ce constat, toutes nos actions tiennent compte de cette réalité, au sein même de nos différents secteurs, comme celui de l’habitat.
Notre première mesure a donc été de laisser à la Nature, plus d’espaces, afin de lui rendre l’oxygène nécessaire pour maintenir son fragile équilibre. La violation de ses territoires, encore vierges, commençait sérieusement à mettre en péril la vie de nombreuses espèces végétales et animales, dont certaines se sont éteintes, et c’est encore aujourd’hui, une immense perte pour l’ensemble de l’Humanité. Afin de mettre un terme à cela, l’Homme s’est installé en ville, il a abandonné les campagnes pour aller profiter de tous les conforts d’une vie moderne. Nos habitations individuelles n’existent plus, elles prenaient trop de place sur notre territoire avec des capacités d’hébergements quasi nulles. Elles sont remplacées dans La Cité du Futur, par des méga-pôles, offrant un plus grand nombre de logements, avec de plus grandes superficies.
Tout d’abord Petit d’Homme, quand je dis « cité », n’y voit pas comme par habitude, un environnement triste et ghettoïsé, où votre société ne cesse d’entasser des hommes, en les parquant, dans des logements insalubres, criminels qui défigurent vos villes. Ces lieux où la misère sociale vous frappe en plein cœur, même s’il est de bon ton de la cacher, et explose un peu partout, traînant dans son sillage son lot de violences, la violence du désespoir. Et voilà, le mécanisme bien rôdé de la répression qui s’active, pour frapper une deuxième fois la Misère, qui a osé s’exprimer et se montrer. Alors les anciens se résignent, ils sont las et fatigués, ils ont cessé de croire, même pour leurs petits d’Homme à un avenir meilleur. Par conséquent ces enfants de cités, ressentent le désespoir de leurs aînés et dans leurs petites têtes, finissent par comprendre trop tôt que les malheurs successifs qui touchent leurs proches, ne sont que les conséquences logiques d’une politique sociale dure et injuste qui n’a de cesse que de frapper les plus fragiles et les plus démunis d’entre vous. Votre société est donc perçue par ces gosses, comme la vilaine bébête qu’il faut à tout prix faire disparaître. Et à l’image de leurs héros, ces petits robins des bois de l’Humanité projettent fièrement par petits groupes des actes de sabotages, qu’ils considèrent héroïques. Comment voulez-vous et pouvez-vous juger des actes de cet ordre ? Aussi pour tous ces mômes qui non eu que le malheur de naître dans des milieux défavorisés, votre société a trouvé la solution pour s’en protéger en construisant des hébergements-prisons pour adolescents, afin de leur donner un avant-goût de leur futur domicile comme celui du ghetto et de l’enfermement. Elle ne les épargne toujours pas en favorisant des climats de tensions familiales, dont ils sont par nature, les victimes toutes désignées. Comment ne pas perdre son âme, dans ce chaos social, où des associations bénévoles tâchent désespérément et en toute bonne foi, d’apporter des solutions, qui se résument à quelques belles mais maigres initiatives, se révélant insuffisantes face à l’ampleur des problèmes en cascade que provoque chaque jour votre société.
La drogue aussi est là, elle aime se frotter à la misère humaine, de tous ces désespérés de la vie, les plus fragiles qui par manque d’estime et de confiance en soi, mais aussi par manque de repères, de stabilité et de reconnaissances sociales finissent par se vautrer dans son paradis artificiel, pour fuir les dures réalités de leur vie. Les problèmes de drogue des adolescents sont toujours liés à des conflits familiaux et sociaux, à des carences affectives dès l’enfance, les problèmes scolaires, le chômage, et la vie quotidienne dans des quartiers difficiles. Dans ce contexte, l’adolescent cherche à s’évader d’une société qui le refuse, mais aussi de lui-même et de ses angoisses.
C’est la société qui fait les hommes et non les hommes qui font la société. Nous ne sommes qu’en partie responsables de nos actes, notre environnement y contribue pour beaucoup.
L’environnement de La Cité du Futur, lui est clair, propre, net, libéré de tout trafic et désordre, une ville qui respire au milieu d’immenses parcs, où nous aimons promener à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.
Le problème de l’insécurité ne se pose plus, l’Homme moderne ne mesure plus sa force sur le pouvoir artificiel, et parfois injustifié que procurent l’argent, et les trafics en tout genre qui s’y rattachent, mais sur les ressource naturelles et donc écologiques de sa matière grise. La compétition existe encore, mais elle s’appuie sur nos propres valeurs, comme la culture générale, les sciences, le sport et les arts. Notre ville foisonne d’activités, en tout genre, elles sont ludiques, compétitives et permettent de tisser des liens très forts, en partageant des activités communes, nous sommes tous devenus les acteurs de notre propre vie. Finies toutes les tracasseries de la bureaucratie administrative ou privé, comme souscrire à des assurances, où investir dans toutes sortes de systèmes de protections, l’Homme Moderne est serein, son besoin de se protéger n’existe plus, il ne ferme même plus la porte de sa maison.
L a nuit nos rues ne s’éteignent pas, elles sont animées, par un bon nombre d’artistes en tout genre, venant exprimer leur talent reconnu ou pas, dans nos nombreux cafés, ou salles de spectacles.
Dans les villes, divers véhicules moins nombreux, moins dangereux, et électriques, sont mis à disposition en libre-service, comme des petites voitures, des vélos etc. …. Pour les déplacements à l’extérieur des villes, nous utilisons des trains à grande vitesse, afin de permettre tout en préservant l’environnement d’atteindre rapidement et en toute sécurité nos différents secteurs d’activités, ceux de l’agriculture et de l’industrie, mais également à des lieux de loisirs comme nos stations de ski. Ces moyens de transport nous permettent aussi de découvrir et de redécouvrir des sites culturels et une nature rendue libre et sauvage.
D’un côté, une civilisation ultramoderne, pour l’Homme, afin d’honorer son évolution, de l’autre une nature redevenue libre et sauvage, afin qu’elle continue de nous honorer de ses charmes.
Voici donc notre maison, ce gratte-ciel, sobre avec ses lignes épurées, clair avec ses grands espaces et ses immenses façades de verre, offrant une vue panoramique de la ville, qui comme de jour ou de nuit, nous permet d’admirer, comme suspendus dans l’espace et dans le temps, les marques incontestables de notre véritable ascension. Chaque appartement ressemble à une villa, intégrée dans une collectivité verticale. Afin de limiter considérablement nos déplacements trop pollueurs, trop dangereux sur des routes de plus en plus encombrées, l’Homme Moderne gagne encore du temps, en pouvant exercer, son activité professionnelle sur le lieu même de son habitat. Nous avons donc développé et mis à disposition dans chacune de nos tours, un nombre important de services à la personne, favorisant une vie sociale et collective de grande qualité. Cela permet à un grand nombre d’habitant d’y être embauchés selon un système de roulement, afin de limiter considérablement notre temps de travail, quelle évolution ! Eh bien oui, Petit d’Homme, en récupérant l’énorme potentiel humain qui se perdait dans des activités liées à l’argent, et tous les inactifs, touchés par le chômage qu’elles procurent, cela a permis d’apporter à nos secteurs plus nobles, écologiques mais aussi ludiques, une quantité considérable de travailleurs, permettant de réduire le temps de notre participation au travail collectif.
Si vos progrès techniques permettent un développement du machinisme, qui favorise et simplifie la production de marchandises, ils s’accompagnent néanmoins d’une régression sur le plan social, la machine limite les besoins en main-d’œuvre, favorisant nettement la progression du chômage, et de la précarité. En 1850, le secteur de l’agriculture employait plus de 14 millions de personnes pour nourrir la France, contre 1,4 millions aujourd’hui, les chiffres parlent d’eux-mêmes, quand les robots remplaceront les hommes, que fera votre société face à tous ces chômeurs !
La nôtre en revanche n’a pas à s’inquiéter de l’emploi, sa modernité se doit d’exploiter au maximum des systèmes robotisés, afin de supprimer dans certains secteurs d’activités, le travail pénible et répétitif.
Le travail n’est pas bénéfique pour les Hommes, mais toutefois nécessaire à sa survie, et cela dans n’importe quel type de société. En revanche, l’activité de l’Homme, elle est essentielle, car il se doit d’occuper son temps, et l’Homme Moderne a justement tout son temps. Le stress, il ne le connaît pas, et c’est avec l’esprit reposé, dans un corps énergique et sain, qu’il peut apprécier en vivant passionnément tous les instants de sa vie, dont il peut enfin comprendre le sens. Au fond le vrai désir des hommes, n’est- il pas tout simplement de pouvoir disposer de son temps, ce temps si précieux que nous offre la Vie, et que nous laissons trop souvent nous échapper.
Dans ce contexte, les relations humaines deviennent faciles, sincères, elles se tissent naturellement, selon les affinités. L’Homme Moderne est Heureux, car il sait enfin que le vrai bonheur, ne vaut que s’il est partagé par tous.
Nous revoilà à la Maison Petit d’Homme, celle qui nous offre de grands espaces de détente comme à l’image de ce salon moderne, avec son mobilier inclus dans le bâti, très fonctionnel, truffé des dernières avancées technologiques, où nous pouvons regarder nos émissions de télévision préférées, sans avoir à supporter toute cette misère du monde, qui fait tache chaque jour sur vos écrans géants, provoquant par un sentiment général d’impuissance, toute votre indifférence.
Mais revenons plutôt sur le confort intérieur de l’homme moderne dont les salles de bain sont équipées d’un distributeur de savon de qualité, et débarrassées d’une multitude de produits de beauté, qui débordaient de nos placards. Ce petit détail, qui peut paraître insignifiant a permis néanmoins de réduire considérablement notre production mondiale, jugée inutile, de bouteilles plastiques et tout autre type d’emballages. En dehors de la toilette intime, tout se termine au RDC. En effet, nous y avons développé des centres de beauté, où nous sommes tous maquillés, coiffés, et habillés selon nos goûts et les tendances du moment par des professionnels chargés de notre look. Dans le domaine du prêt-à-porter l’Homme peut donner cours à son imagination, en créant des pièces uniques, mises à notre disposition dans des centres de distribution. Afin de réduire encore le gaspillage, nous déposons après usage ces vêtements dans des pressings, où le personnel se charge de les remettre en état pour les réintroduire dans le circuit de distribution.
Même chose, pour nos objets de décoration, que nous pouvons créer nous-mêmes dans des ateliers prévus à cet effet, afin qu’entourés de spécialistes, nous puissions donner libre cours à notre imagination, où bien aller choisir dans les distributives, des pièces uniques que nous devrons rendre, le jour ou nous voulons changer notre intérieur.
Des jouets de qualité sont mis à la disposition des enfants, dans des espaces de loisirs, pour qu’encadrés par des professionnels, ils puissent s’épanouir en apprenant à jouer tous ensemble. Fini donc les chambres de nos chers bambins où s’entassaient des tonnes de jouets, pour combler souvent le vide de nos présences à leur côté.
Un centre médical sur place, est nécessaire, il permet de secourir rapidement en cas d’urgence, les habitants, tout en apportant la qualité de ses soins, avec des prescriptions de médicaments à la carte afin de ne plus voir s’accumuler chez soi, des boîtes de médicaments qui ne nous servent plus.
Il n’existe plus de cuisine dans l’habitat de l’Homme Moderne, elles sont devenues collectives, très bien équipées, pour permettre à une équipe de professionnels de réaliser des spécialités culinaires, à partir d’aliments sains, nos traités, que nous offre notre agriculture redevenue entièrement naturelle et écologique. Concrètement ces menus pourront être emportés, dans des barquettes, avec couverts entièrement recyclables ou consommés sur place dans des salles de restauration spacieuses et agréables, en ayant l’assurance de passer un bon moment, seul ou accompagné autour d’un repas de qualité.
Ce retour à la cuisine traditionnelle, est non seulement meilleur pour notre santé, mais également plus respectueuse de notre environnement.
Fini les échanges inutiles pour des produits identiques ou presque dans leur apport nutritionnel. L’import-export ne concerne plus que les matières inexistantes dans certaines zones géographiques, mais cependant essentielles, que l’on achemine vers leur destination par la voie des airs, des mers ou des chemins de fer.
Toutes ces offres de service à la personne, en plus de nous être agréables, sont réellement importantes, puisqu’elles permettent de contrôler notre production, par la consommation, afin de réduire considérablement le gaspillage, véritable fléau pour notre environnement, que n’a de cesse d’aggraver une société, laissée libre avec toutes ses incohérences. Il ne faut donc pas croire, qu’il suffise de rendre responsables les hommes pour en faire des citoyens respectueux, la responsabilité passe par la société, elle-même, qui se doit tout en respectant les hommes, d’apporter et d’imposer des solutions concrètes, à la protection de notre environnement.
• Et le voyage, Monsieur l’Homme Vert est-il possible de se déplacer dans ton monde ?
Tu vois Petit d’Homme il existe deux sortes de voyage, celui que l’on fait par plaisir, et celui que l’on ne choisit pas.
A l’heure où je te parle, guerres, famines et catastrophes naturelles continuent de déclencher dans ton monde d’importantes migrations, notamment en Afrique, où les tensions tragiques entre différentes ethnies aboutissent à des guerres fratricides et à l’exode des minorités menacées et par conséquent menaçantes, que d’autres civilisations, ne cessent de traquer et de repousser, preuve de leur inefficacité, à faire valoir les droits de l’Homme. Et pourtant ces gens qui fuient, pourraient être vous et c’est peut-être toi, Petit d’Homme qui m’écoute, alors je veux te dire que je ne désespère pas de voir changer les choses, mais quand je te regarde, je voudrais que ce soit pour maintenant. Cependant cette paix mondiale, dont tout le monde se doit d’espérer, ne peut exister tant que les hommes auront des intérêts financiers à défendre, comme celui de la fabrication des armes. Il est quand même terrible de penser que la vente d’armes contribue à l’enrichissement de certaines personnes, peu scrupuleuses, dont les intérêts financiers, créent et alimentent ces désastres humains et écologiques. Je ne vois toujours pas de modernité dans ton monde, seules vos technologies le sont devenues, mais vos instincts les plus bas, ressurgissent, la guerre est devenue l’arme des riches, face au terrorisme, et à la résistance des pauvres. Qui fait le plus de morts ? Tant d’énergies humaines et naturelles gaspillées, par la fabrication et l’utilisation des armes, les « outils » nécessaires à maintenir, quoi qu’il en coûte un ordre décidé et imposé par les puissances financières, n’y a-t-il pas de la folie dans tout cela ?
L’homme moderne a brisé ses chaines, il claque sa porte et parcourt librement le monde en parfaite sécurité, partout où il va. Ses conditions de vie restent les mêmes, elles lui permettent par un simple échange, sur internet, de logement et de travail équivalents, de voyager, où de vivre ailleurs, dans un environnement différent, où il lui semble grâce à ce procédé, de vivre plusieurs vies. Tu vois, Petit d’Homme le voyage fait partie intégrante de nos modes de vie, qui facilitent les déplacements de l’homme moderne, qui n’a plus à se préoccuper de déménagements, de bagages. Il laisse tout derrière lui, car il est certain de retrouver la même qualité de prestations dans toutes les grandes villes du monde, qui lui ouvrent ses portes, avec toutes leurs richesses bien spécifiques qu’elles peuvent offrir, tant sur le plan humain, qu’environnemental où l’on peut aller admirer la Nature sauvage, présente partout et partout si différente. Pour ces grands déplacements, les hommes empruntent les voies des airs et des mers, et les chemins de fer.
Les hommes politiques vous promettent à tous le changement, grand slogan à la mode durant vos campagnes électorales, preuve aussi que tout va mal, et qu’ils en ont conscience tout de même. Mais de quel changement parlent-ils, celui de déshabiller Paul pour habiller Jacques, vous monter les uns contre les autres, pour diviser et mieux régner, mettre l’écologie au cœur du débat, pour ne retenir que quelques « mesurettes », comme l’imposition de taxes supplémentaires, qui touchent encore de manière injuste les revenus de chacun. Est-ce bien suffisant ? Je ne crois pas, vos problèmes demeurent, et mis à part, les noms de vos hommes politiques qui se succèdent, il faudra bien vous avouer que rien ne change. La politique de l’autruche, n’est pas une bonne solution, elle permet cependant à ses dirigeants, de gagner du temps en leur faveur, de vous bercer de belles paroles, dont ils ne sont pas avares, et avec tout leur talent d’illusionniste, vous faire croire qu’ils peuvent tout pour vous, mais ne sont-ils pas en vérité les pantins articulés des grandes puissances financières, ces véritables gourous de l’économie, seuls à tirer les ficelles et récolter les intérêts de leur politique économique, financière et fiscale. Je site : « Vous êtes encore innocents de vous attraper pour la politique ! En voilà une blague, la politique ! ». (ZOLA)
Nous pouvons rire parfois de la politique, et c’est plutôt sympa, mais lorsqu’elle se rit de nous, c’est nettement moins drôle.
Si vous voulez d’un comique au gouvernement, choisissez au moins un professionnel avec du talent et du cœur, comme l’était Coluche, qui a su créer, à la place des politiques « les restos du cœur ». (COLUCHE)
Ou bien l’Abbé Pierre, également inoubliable et irremplaçable, et c’est bien avec la force de ses sentiments envers les plus démunis, et à mains nues qu’il a su combattre les politiques, jusqu’à sa mort, afin de lever le voile, sur leurs incapacités à gérer les misères sociales, comme l’exclusion, et « l’abandon d’êtres humains ». (Abbé Pierre)
Ne faites pas de l’être humain, un individu creux, perdant son temps, prisonnier d’une société, qui le pousse à travailler plus et plus longtemps, si longtemps qu’il termine ses journées stressantes et harassantes, vautré devant une télévision, qui n’a de cesse de vouloir l’abrutir, par la diffusion aux grandes heures d’écoute , de programmes de plus en plus débiles, et vulgaires, pour effacer de son esprit sa capacité de raisonnement, anesthésier sa pensée, afin de le rendre docile et bêtement confiant, de lui faire perdre sa combativité, sa curiosité et sa méfiance.
Encore une incohérence de votre société, celle qui demande aux travailleurs, qui ont encore la chance d’avoir un emploi de travailler plus, pour gagner plus, mais aussi pour payer plus, et consommer plus, alors que le travail se fait de plus en plus rare, les délocalisations s’accélèrent pour permettre d’embaucher de la main d’œuvre à bas prix, dans des pays où les conditions de travail sont déplorables, afin d’accroître d’avantage les intérêts de ces entreprises.
Tu vois, Petit d’Homme, la véritable politique est celle menée par ces Hommes d’Honneur, parmi tant d’autres dans le monde, qui œuvrent pour mettre en place, avec tout leur talent, et leur différence, une coexistence pacifique, celle qui rassemble, au lieu de diviser, mais pour cela, il vous faut regarder devant vous, il est inutile et dangereux de revenir en arrière, les rancœurs du passé ne font qu’entretenir des tensions malsaines de vengeance, qu’il faut se forcer d’oublier, afin de mener un même combat, celui de la tolérance, l’acceptation des différences, qui ne peuvent être contestables et contestées, que si elles portent atteinte à la liberté d’autrui.
On ne mène pas une politique moderne du changement, avec les mêmes ingrédients, que l’on vous fait avaler avec des sauces différentes, sans pour autant changer de recette. Je ne vois toujours pas de modernité dans ton monde, je ne perçois que le côté ringard, grotesque et rétrograde de vos politiques !
Vous êtes tous, les acteurs de votre politique de la vie, qu’il vous faudra réinventer, et moderniser afin d’en changer le scenario !
Ce monde que je décris, peut paraître pour certains d’entre vous, utopique, mais cela n’est dû qu’à votre perte de l’espoir, celui dont parle Petit d’Homme, qui vous pousse à l’âge adulte à accepter l’inacceptable, feriez-vous preuve à ce point d’indifférence, celle- là même qui anéantit chaque jour, les rêves de vos enfants ?
Pourquoi, le fait d’imaginer un monde meilleur pour les hommes, serait-il pure folie, la folie n’étant pas justement, de croire qu’il est préférable, de vous résigner, sans illusion sur votre devenir, pourtant si réellement incertain.
Ceci est mon espoir personnel, mais je pense que, quelque soit le parcours des vies, tout le monde au fond aspire à connaître un monde meilleur, mais ce rêve, il vous faudra le mettre en commun pour le partager, le canaliser, l’organiser et le porter ensemble, afin qu’il puisse se réaliser, et faire dès aujourd’hui du Petit d’Homme, le Grand Homme de demain, celui de tous les honneurs.