Le point sur le label « Élu produit de l’année »

Un petit billet pour faire le point sur ce label qu’est « Élu produit de l’année« . Car que se cache t-il vraiment derrière ça ? Un vrai produit ? Un produit innovant ? Un bon produit ? Comment est-il décerné ? On en voit à tous les rayons ! Limite, tout est produit de l’année…

Ce marquage, créé en 1987, d’origine française, concerne tous les produits de consommation courante, pas seulement les denrées alimentaires, et est une opération organisée par la société Management Europe Meeting. Qui c’est ceux-là ? Aucune idée… à part « activités de soutien aux entreprises » je n’ai rien trouvé sur eux… bizarre…
Quelle transparence déjà !

Vous le savez tous, ce superbe logo est censé nous inciter à acheter les produits en question, par leur innovation, leur qualité… Nous avons donc le droit de nous demander « Comment sont attribués ces logos ? » Alors, d’après ce que j’ai trouvé un peu partout, je vais essayer de vous en faire un petit point. (Sources : Lepointsurlatable.fr, Wikipedia et JDN)


Premièrement, chaque année, les entreprises qui souhaitent présenter leurs nouveaux produits doivent les inscrire à ce concours et par là même payer Management Europe Meeting… Déjà, ça ne sent pas beaucoup le produit choisi par le consommateur… Les prix : 3000 Euros par produit proposé. Les catégories : une cinquantaine. En moyenne, une catégorie comporte trois produits, deux au minimum, six au maximum.

Deuxièmement, un premier tri est fait par un comité, composé de professionnels de la publicité et du marketing. OK, toujours pas de consommateurs en vue … Parfait … Tu parles d’une élection… Parallèlement, je me doute qu’il faille un peu de sélection, car seuls les produits innovants sont autorisés, mais bon. Autre point intéressant : « les produits retenus doivent déjà être disponibles dans les grands réseaux de distribution, mais pas depuis plus de six mois. Une condition qui écarte de facto les petits producteurs » mmmfffff

Troisièmement, un échantillon de 10 000 foyers reçoit un questionnaire de TNS Worldpanel. A savoir que les personnes interrogées les notent mais sans les goûter ou les tester … Tout ça sur la base de leurs photos et de textes descriptifs. Quel jugement, c’est fabuleux, ils devinent le goût et le notent… Et aussi, j’apprends que : « On ne connait pas le nombre de réponses obtenues pour cette enquête ni le nombre d’avis exprimé produit par produit. Si le taux de retour est de 2 %, les produits sont donc élus par un maximum de 200 personnes, chiffre inférieur aux standards de fiabilité statistique.« . Et ben dis donc, quel sérieux…

Enfin, les gagnants peuvent utiliser le logo jusqu’à la fin de l’année, MAIS en acquittant des droits au propriétaire… Encore une histoire de sous… 15000 euros à débourser encore. Pour l’industriel, ce n’est pas énorme car ce logo entraîne une progression des ventes de 10 à 60 %.

En conclusion, on se fout pas mal du consommateur concernant ce logo « Élu produit de l’année« . Même les produits non sélectionnés sont gagnants car ils reçoivent à moindre frais une étude du consommateur (le questionnaire de tout à l’heure). A vous donc de ne pas vous faire avoir. Juste un point sur « Les saveurs de l’année« , inventée par Monadia. JDN nous apprend que pour ce concours, aucune pré-sélection n’est faite, les frais sont deux fois moins élevés, un produit par catégorie, et de vrais tests en laboratoires sont menés. Un petit peu mieux !

UPDATE : JDN, devenu maintenant partenaire des Produits de l’Année, a retiré son article critiquant cette pratique un peu douteuse… L’argent, quand tu nous tiens… Bravo JDN….

3 réflexions au sujet de « Le point sur le label « Élu produit de l’année » »

  1. MyST- dit :

    Très bon article, je n’y avais pas du tout réfléchi.
    Je trouve ça scandaleux d’avoir ce label à un coût. Et surtout les tests quoi, ou le consommateur ne teste pas vraiment le produit. Il ne laisse pas la chance au petit producteur, déja que pour les petits producteurs, c’est difficile qu’un de leur produit entre dans un rayon de supermarché. Bref tout ça pour dire que encore une fois, on nous prends encore pour des cons.

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